Fin 2019 et début 2020, les feux de brousse en Australie ont détruit l’habitat de millions d’animaux ainsi que les maisons de milliers de personnes. L’UNICEF a estimé que les incendies ont touché d’une manière ou d’une autre 40 % des enfants australiens.
De nombreux enfants se sont sentis traumatisés par les incendies, et comme les ours en peluche ont le pouvoir de calmer et de réconforter, l’UNICEF a organisé des séances de thérapie avec des ours en peluche faits à la main que les enfants pouvaient garder et câliner.
Les chercheurs en apprennent davantage sur les émotions que les gens attachent aux ours en peluche et qu’ils conservent tout au long de leur vie. La science qui sous-tend les câlins aux ours en peluche pourrait aider les cliniciens à traiter l’anxiété, à réduire la peur et à traiter les traumatismes.
Oursologie
Des recherches ont montré que le confort de l’ours en peluche commence très tôt dans la vie. Pour les jeunes enfants, les ours en peluche sont une source d’assurance lorsqu’ils deviennent plus indépendants de leurs parents. Le fait de toucher les ours en peluche a également permis aux enfants qui se sentent exclus d’être plus prosociaux dans leurs interactions avec les autres enfants.
Rendre la vie des enfants plus supportable grace à l’ours en peluche
Dans les années 1950, les psychologues se sont tournés vers les ours en peluche pour voir comment les enfants s’en servaient pour faire face à l’insécurité ou à la peur. Ces dernières années, les psychologues ont utilisé les ours en peluche pour aider les enfants traumatisés ou craintifs à faire face à des situations perturbantes.
Dans une étude israélienne, par exemple, des enfants d’âge préscolaire ont joué le rôle de parents pour leurs ours en peluche et les ont admis dans un hôpital pour ours en peluche. Les enfants ont vu leurs ours subir des tests médicaux et recevoir des vaccins. Par la suite, ils ont montré moins d’anxiété à l’égard de l’environnement hospitalier qu’un groupe témoin. De même, les enfants d’une étude allemande ont visité un hôpital pour ours en peluche et ont fait preuve de plus de connaissances en matière de santé qu’un groupe témoin.
Des études empiriques ont donc montré que les ours en peluche sont très efficaces pour réduire la peur, apporter du réconfort et améliorer les connaissances. Une équipe de scientifiques français a récemment découvert pourquoi les ours en peluche ont le pouvoir d’apaiser.
Réconfort de l’ours
Dans une étude publiée en 2022, des chercheurs français ont voulu comprendre les caractéristiques physiques et sensorielles qui rendaient un ours en peluche digne d’être câliné.
L’équipe a recruté 395 participants dans 13 villes françaises. Soixante pour cent des participants étaient des femmes, et l’âge moyen était de 18 ans. L’âge médian était de 12 ans et 75 % des participants avaient moins de 27 ans.
L’équipe a également recruté huit ours en peluche pour son étude, dont un panda, un ours bleu avec de longues pattes et un ours brun chocolat duveteux. Ces huit animaux en peluche, appelés “ours standard”, ont été envoyés par la poste d’un lieu de test à l’autre.
Les participants ont été invités à apporter leurs propres ours, et 48 % d’entre eux ont apporté leurs meilleurs ours. Des “ours de prêt” ont été fournis aux participants qui n’en avaient pas ou qui avaient apporté un animal en peluche ne répondant pas aux critères de l’étude. (Seuls les ours ont été acceptés dans l’étude. Hélas, les monstres, cochons ou chiots en peluche n’ont pas pu participer à l’étude).
Les chercheurs ont donné aux participants une liste de tâches qui les obligeaient à passer du temps avec leur ours standard. Les chercheurs ont donné aux participants une liste de tâches qui leur demandaient de passer du temps avec leur ours standard. Ces tâches consistaient à répondre à un questionnaire sur leur ours standard, à prendre des mesures et à le photographier dans un studio photo improvisé. Un autre ours standard, appelé “ours étranger”, a été présenté vers la fin de la session.
Il a été demandé aux participants quel ours ils câlineraient le plus s’ils se sentaient tristes ou effrayés, leur propre ours (ou l’ours prêté), l’ours standard ou l’ours étranger.
Les participants ont massivement préféré leur propre ours à l’ours standard et à l’ours étranger. Les réponses ont révélé qu’ils avaient des liens affectifs forts avec l’ours qu’ils avaient apporté, ce qui leur permettait de considérer leur ours comme une source de réconfort.
L’étude a également révélé que les participants considéraient les ours plus gros comme plus réconfortants. Le type de fourrure joue également un rôle : les ours doux sont perçus comme plus réconfortants que les ours à fourrure rude. Les auteurs ont conclu que les liens affectifs étaient le facteur le plus important pour déterminer si un ours était perçu comme réconfortant. D’autres caractéristiques, telles que la taille et la douceur, ont également joué un rôle.
Un siècle de câlins
L’histoire de l’ours en peluche remonte à novembre 1902, lorsque le président Theodore Roosevelt n’a pas eu beaucoup de chance lors d’une partie de chasse dans le Mississippi. Les autres chasseurs de son groupe ont chacun abattu un ours noir, mais Roosevelt n’a pas réussi. Étant donné qu’il était le POTUS, d’autres membres du groupe voulaient s’assurer qu’il abattrait lui aussi un ours.
Quelques assistants ont coincé un jeune ours, l’ont attaché à un arbre et ont encouragé le président à tirer de son mieux. Les journalistes observent Roosevelt qui refuse de lever son fusil. Il a fait valoir qu’il n’était pas juste de tirer sur un animal blessé et maîtrisé.
L’histoire est devenue virale, à la manière de 1902, et un caricaturiste politique s’est moqué du président pour sa mollesse. Les fabricants de jouets ont réagi en créant des “ours en peluche” qui ont connu un succès immédiat. Un historien a noté que les ours en peluche étaient devenus populaires lorsque les Américains craignaient et détestaient les ours sauvages.
Dans les années 1930, les ours en peluche ressemblaient moins aux effrayantes versions sauvages et prenaient des traits plus proches de ceux des bébés. Les ours en peluche ont désormais un front large, une petite bouche et un petit nez. Leurs visages sont généralement cousus de sourires, et non de rictus.